samedi 20 avril 2013

Heard you a freak, put my name on it

Tout commença quand, un beau matin, je me levais avec l'idée saugrenue et complètement irresponsable de couper ma chevelure défoncée magnifique. Cela faisait plus de 2 ans que je m'étais fâchée avec Coiffure du Monde et jusqu'à ce moment-là, il était hors de question d'y poser un pied.

Surtout que je suis en Corée, que je ne sais pas comment sont les coiffeurs, qu'ils ne parleront sûrement pas anglais et moi encore moins coréen. D'ailleurs, vous m'auriez dit que j'irai y faire un tour, je vous aurais ri au nez : "HA HA. Non, jamais, non. Non, non... JAMAIS TU M'ENTENDS ?! JAMAIS !!"

Mais ça, c'était avant.

Alors que nous nous promenions gaiement avec Mathilde à Hongdae, nous passâmes devant un coiffeur. Nous nous arrêtâmes regarder les différentes coiffures et les prix. "Hé, y'a -20% pour les étrangers, on y va ?", qu'elle me dit. Et nous voilà déjà dans l’ascenseur entrain de nous demander comment, pourquoi, bordel qu'est-ce qu'on fout là.

Expliquant sommairement à la réceptionniste unilingue que nous voulions nous faire couper les cheveux, elle nous installa à un bar et nous offrit du thé. Mais primo, j'avais pas soif, deuxio, c'était du thé au maïs et tertio, j'avais un peu peur quand même. 

J'ai jamais aimé les mecs coiffeurs. J'ai eu une expérience traumatisante à 13 ans quand je me suis retrouvé avec 5cm sur le caillou alors que j'avais demandé un carré dégradé et je ne m'en suis jamais totalement remise. C'est pour ça que quand j'ai vu arriver un séduisant jeune coiffeur, je me suis dit, c'est bon, maman, adieu. Mais en lui expliquant tant bien que mal ce que je voulais, il a eu l'air de saisir et m'a montré un modèle que je trouvais très bien. 

Mais avant de passer entre ses mains expertes, il a fallu shampouiner. C'est donc une dame qui m'a littéralement décollé le cuir chevelu. Ah le shampoing-massage où t'as l'impression que tu vas t'endormir, il est loin... Ici, c'est plutôt je-frotte-fort-avec-les-pouces-pour-revigorer-tes-racines. Et en plus, l'eau était trop froide.

Et le grand moment est arrivé. La coupe. Mais avant ça, le séduisant coiffeur m'a fait enfiler une blouse très serrée au cou, bref, je ressemblais déjà plus à rien. Pendant qu'il attaquait ma chevelure et que je voyais tomber mes boucles flamboyantes, il me parla de tout et de rien dans un anglais approximatif puis en coréen parce qu'il a du croire que j'avais un doctorat depuis 7 mois que je suis ici, comprenez... Mais le pire je crois, c'est quand il m'a séché les cheveux en les secouant comme tout bon coiffeur qui se respecte et que ma crinière à la Muffasa est apparue. J'avais plus qu'à rugir et on se faisait un remake du Roi Lion. La lose. Surtout que si vous l'aviez pas encore compris, il était pas moche du tout le Frank Provost là.

Mais quand j'ai vu la petite affichette des prix juste en face de moi, toutes pensées séductrices ont disparues. LAD (le surnom de mon coiffeur), il était coiffeur-designer et les prix... en conséquence. Je ne comprenais pas tout mais de voir 200 euros m'a fait transpirer des mains que je tordais dans tous les sens sous ma cape étrangleuse. Je pensais même plus à mes cheveux, c'est dire le stress... Mais au final, la coupe n'a coûté que 14 euros. Respire, respire...

BREF. Ma coupe n'est pas exactement ce que j'avais prévu mais tant pis, ça fait du bien de changer de tête. Et puis LAD m'a demandé de faire une photo avec lui. Et il m'a donné sa carte. Alors les cheveux trop courts, c'est secondaire, hein.