lundi 22 octobre 2012

It's so cold, it's so cold here without her


Ca y est les amis, l’été a plié bagages. Ca fait au moins un mois certes mais je n’ai remarqué son absence qu’il y a peu.

Il faut dire que ça nous est tombé dessus d’un coup, sans qu’on y comprenne rien. Comme ça là, du jour au lendemain, faut renfiler le manteau le soir. Le vent est devenu de plus en plus frais, on sentait dans l’air cette odeur moisie de l’automne qui arrive à grand pas.

Moi l’automne, ça me met toujours le moral au 36ème dessous. Qui dit automne dit arbres qui étendent leurs bras morts vers un ciel bleu pâle presque blanc, oiseaux partis vers des cieux plus cléments, vent froid qui transperce les os et fait couler le mascara et, pire que tout, dit pluie comme vache qui pisse. Et l’hiver qui arrive de suite après pour rajouter sa couche verglacée. En clair, on a un temps de merde 6 mois par an, 180 jours de pelage de noix, si vous me passez l’expression.

Bizarrement ici, je commençais presque à aimer cette saison. Je regardais avec amour les feuilles devenir orange puis rouge, les vitrines se parer de décorations d’Halloween et les vêtements passer de couleurs pastel à jaune moutarde, rouge vigne et vert caca d’oie (je rigole pour la dernière partie, hein). Mais ça, c’était avant la nuit où j’ai cru faire une hypothermie dans mon lit.

Quand on est arrivé dans notre chambre il y a 2 mois, je me suis étonnée de ne pas voir de couette. Il fallut donc payer une caution pour avoir une ridicule couverture polaire chacune. D’ailleurs c’est pas une couverture, c’est un plaid. Au début, je m’en foutais, on était à la fin de la mousson, j’avais toujours chaud, la clim était ma meilleure amie. Mais 2 mois plus tard, c’est avec le chauffage que je voulais devenir meilleure pote. Or, économie d’énergie ou simple connerie, même avec 8° dehors, le chauffage, ils ne l’enclenchaient toujours pas.

La solution de fortune était d’enfiler les couches. Je passais donc un sweat sur mon pyjama Bob L’Eponge, pensant que ça suffirait et puis de toute façon j’aime pas avoir plein de vêtements, tu ressembles à Bibendum et puis quand tu tournes dans le lit, ça fait des plis et des bosses et tu te réveilles avec le corps comme balafré. Bref, je m’endormis paisiblement cette nuit-là… Jusqu’à ce qu’un froid mordant me réveille. J’ai rarement eu aussi froid dans un lit de toute ma vie. C’était comme si j’étais à poil dehors par un jour de température négative. Enfin, je suppose, j’ai jamais testé. J’ai fini la nuit comme un fœtus courbaturé.

La nuit d’après, j’ai pas fait la même connerie, j’ai enfilé un pull en laine en plus du t-shirt et du sweat. Et j’ai sorti les chaussettes en laine qui montent jusqu’aux genoux, j’avais prévu le coup quand j’ai fait ma valise. C’était pour cet hiver mais c’est pas grave, on va pas chipoter. Depuis, ils ont mis le chauffage, Dieu soit en location.

Dehors par contre, c’est un autre problème. Le blouson et l’écharpe ne sont plus une option désormais. Enfin, pour nous. Non parce qu’il y a encore des fous qui se trimbalent la gorge à l’air et les jambes nues. Vous ferez moins les malins avec le thermomètre dans le cul et obligés de boire un litre de Smecta, ça je vous le dis.

Le seul truc positif que je vois à ce temps dégoûtant, c’est que les motifs jacquard et les bonnets à pompons sont quand même trop mignons. Je suis contente, je vais pouvoir les inaugurer demain. Il fait 4°...




La doudoune, c'est bien. Eunhyuk, c'est mieux.


samedi 20 octobre 2012

Nilili lalala, nilili ya, nilili mambo !


Y’a des jours comme ça, tu te lèves et tu sais que tu vas en chier sévère. Et puis y’a des fois où tu sais pas ce qui t’attend et heureusement sinon tu t’enfermes à double tour chez toi direct.

Aujourd’hui a fait parti de ces journées du 2ème type. Ces journées où la Vie rigole à l’avance en t’imaginant galérer comme une miséreuse.

Tout a commencé quand j’ai vu que mes cheveux ne voulaient pas se lisser correctement. Rigolez mais ces choses-là, moi, ça m’insupporte. C’était donc le 1er signe annonciateur de la Journée de Merde.  

L’après-midi, nous devions nous rendre au concert anniversaire des Super Junior, sans grand espoir de pouvoir rentrer dans la salle vu le peu de places prévues. Après plus d’une demi heure de métro sans s’asseoir, entourées de vieux et d’odeur de ginseng, nous sommes sorties à la Korea University. Pour nous retrouver paumé devant le tableau du campus. Alors c’est bien, on est arrivées et maintenant, on va où ?

La Korea University, c’est pas du pipi de chat, les amis. Déjà, y’a 81 départements académiques dans 15 facultés avec 75 instituts de recherche (oui, j’ai regardé sur Wikipédia et alors ?). Non mais sans rire (même si ce que j’ai dit avant n’est pas marrant), les bâtiments sont immenses et ressemblent à Poudlard version moderne-carton pâte, ils s’étalent sur des dizaines d’hectares et y’a même une morgue. Ca rigole plus. Nous avons donc arpentés ce campus, cette mini-ville, telle 2 âmes en peine. Ah oui parce que j’ai oublié de préciser qu’il y a des côtes à 90% dans tous les sens. Bon peut-être pas 90% mais j’étais pas loin de ramper quand même. Après 2h de marche, nous avons enfin trouvé la salle. YOUHOU. Sauf qu’il y a déjà au moins 10 000 personnes et que c’est même pas envisageable de faire la queue si c’est pour qu’on nous refuse l’accès 3h après. Je ne dirais pas que nous avons fait tout ça pour rien parce que les couleurs des feuilles sont très jolies en ce moment et certains endroits sont très agréables, ça fait du bien de marcher... Juste que les montées n’étaient vraiment pas nécessaires.

De retour au métro, il se met à pleuvoir. Et la pluie, ça pue. Nous décidons ensuite d’aller acheter le dernier album des Block B parce que de 1) il déchire sa race et de 2) on en a besoin pour participer aux émissions musicales. Bien sûr, tout ce qui restait c’était la version ultra collector qui coûte pas un rein mais pas loin. Ca, c’était le signe annonciateur qu’il fallait rentrer se reposer un peu. En plus j’avais plus de pieds, ce qui est problématique pour marcher.

Après avoir reposé les petons, refait une beauté des cheveux et pschiter un peu de déo, nous revoilà parti parce qu’il est 21h, qu’il est temps de se nourrir et que ça serait con de tomber d’inanition. Direction KFC où la serveuse a compris notre commande. Malheureusement, pas de frites. Un hamburger sans frites, c’est un peu comme du chocolat Eco+, ça se mange mais tu t’en relèverais pas la nuit quoi.

Pour changer un peu, on a voulu faire les folles, quitter Sinchon et partir à Hongdae. On n’aurait pas du. La familiarité et la convivialité de Sinchon, on la cherche encore à Hongdae. Trop de monde tue le monde. 5mn après, direction le métro où nous avons faillit perdre une jambe en descendant les escaliers. Emportées par la foule, qui nous traîne, nous entraîne… tout ça, quoi.

Retour à Sinchon et au bar Fly qui est une valeur sûre, lui au moins. Ambiance electro, je retrouve mon danseur de la dernière fois (oui, « mon », je me le suis approprié, il est à moi), tout va bien. Jusqu’au moment où une horde d’américain(e)s se ramène sur le dance-floor, la binouze à la main, comme tout bon boulet qui se respecte. La piste qui était quasi déserte 10mn avant ne l’est plus du tout et le soudain changement de musique (shake ton booty sur Doggy Dog, bitch) nous fait quitter les lieux en 2-2. C’est là qu’on s’est rendu compte que samedi, c’est international party, ambiance mixage garantie (que de rimes).

Le seul point positif que je trouve à cette journée, c’est d’avoir revu mon danseur à bonnet qui travaille dans ce bar. Et que si faut c’est l’Homme de Ma Vie. Même s’il le sait pas encore.



vendredi 19 octobre 2012

Bizarreries made in Korea #3


Avant de rentrer dans un bâtiment ou un magasin, il faut mettre son parapluie mouillé dans un sac plastique prévu à cet effet.

Les gens s’extasient devant n’importe quel chien (surtout moche) et le caressent même s’ils ne le connaissent pas.

Prend garde à toi, piéton ! C’est pas parce que le petit bonhomme est vert qu’aucune voiture ou bus ne va passer.

D’ailleurs, tu pourrais même te faire renverser par un scooter qui traverse le passage piéton comme toi.

Les casques en scooter ne sont pas obligatoires. On peut même monter à 3 dessus.

Ici, la poire est grosse, ronde et croquante comme une pastèque. Le raisin a un goût chimique et on ne mange pas la peau épaisse. 

L'ouverture d'un magasin est un évènement en soi. On fait la queue devant la porte dès le 1er jour.

On ne distribue pas des prospectus aux éventuels clients. On en jette plein par terre dans la rue. Comme ça, t'es sûr de pas louper.




mardi 16 octobre 2012

Zooombie, zooombie, zooombie-hé-hé-hé-hé


Depuis que je suis arrivée en Corée, je crois que je n’ai pas passé un jour sans dire que je voulais aller dans un karaoké (noraebang). On a tous l’image des films asiatiques où les gens s’éclatent en gueulant dans leur micro, la cravate autour de la tête et les tambourins dans la main. L’éclate quoi.

Samedi, j’ai enfin pu tester de ma propre voix grâce ( ?) à 2 jeunots rencontrés quelques heures auparavant. Heureusement qu’ils étaient là parce que c’est pas que c’est compliqué leur télécommande coréenne grosse comme un minitel mais un peu quand même…

C’est donc dans une petite pièce aux banquettes datant d’une époque révolue et à la chaleur étouffante qu’il a fallu se lancer. Mais avant, il faut choisir sa chanson ! Bon, nous, les chansons coréennes, on les chante en yaourt même pas Yoplait, ça va pas le faire… Mais attendez, y’a une grosse section pop étrangère ! La classe ! Je feuillette, feuillette et tombe sur Amy Winehouse, Queen, Nirvana…  mais pas que des gens morts, y’a aussi Linkin Park, The Corrs, Blink 182 ou Avril Lavigne (ah, elle est décédée elle aussi).

Les garçons s’y mettent en premier, histoire de chauffer l’ambiance parce que là, c’est plutôt rires embarrassés et concentration extrême pour choisir LA chanson. Bon, ils ont pas mis la cravate autour de la tête ni tapés dans les tambourins (Dieu merci) mais ils se sont bien déchaînés, chantant les yeux fermés et la voix puissante, comme les rock stars d’autrefois. Un des mecs s’est quand même excusé parce que sa voix était fatiguée… Tu sais, 100 décibels, c’est le seuil de tolérance, ça va aller.

Allez, c’est à nous maintenant. La main mal assurée sur le micro fichtrement lourd, on se met à fredonner We Will Rock You. On n’est pas au max, désolée les mecs, Freddie Mercury ne s’est pas emparé de nos corps et âmes. Zombie me dit bien ensuite, au moins je connais les paroles. Est-ce que j’ai pensé à Florence Foresti en hululant « In your heaaaaad, in youur heaaaaad… » comme une gothique ? Oh oui. (et si tu n’as pas vu son sketch, honte à toi, va le voir de suite ici). Puis on s’est fait Smell Like Teen Spirit et son clip coréen plus kitsch tu meurs. On est trop rock nous.

On a bien envie de montrer que nous aussi on connaît des chansons coréennes quand même, faut pas déconner. Donc on s’est lancé avec 2NE1 et nos chéris d'amour les Super Junior. Est-ce qu’on a défoncé les 2 chansons ? A mort. Heureusement que les 2 étaient là pour rattraper. Lire du coréen déjà en soi, c’est un exploit. Faut pas en rajouter en faisant défiler les paroles à toute balle, les miracles ça n’existe qu’à Lourdes.

« C’est mignon, vous chantez tout doucement. Mais c’est parce que vous n’êtes pas habituées. A force, vous serez comme nous ». Va falloir prendre un abonnement au noraebang du coin alors.



samedi 13 octobre 2012

Heeey sexy lady ! O-o-o-o-Oppa Gangnam Style !


Niveau vie sociale ici, c’est 0. Déjà à Toulouse ça fleurait bon le 2 ou 3, alors imaginez dans une ville de 10 millions d’habitants bridés. On croirait pas comme ça mais c’est pas si facile d’avoir des potes ! Surtout quand on est comme moi, un peu beaucoup coincée du bulbe et d’ailleurs…

L’amitié ou l’amour aussi, ça se déclenche pas comme ça là TAC TAC. C’est pas pour rien que pour avoir 3 amies fidèles, il m’aura fallu 10 ans. Des gens qui ont l’air sympathiques et avenants, on en croise tout plein partout mais comment les aborder ? Vous vous voyez aller les trouver dans le métro ou dans la rue et dire : « Tu m’as l’air bien cool, toi ! Allez, viens, soyons bons camarades/sortons ensemble/faisons des bébés ! ». Donc forcément, vie sociale : R.A.S.

Cette envie de socialiser nous a poussé hier à entrer dans un bar de Sinchon, le quartier animé même quand il fait froid. Faut dire que le mec qui nous a donné des coupons pour un verre gratos nous a bien décidé aussi. Armée d’un gin tonic et d’une vodka-cramberry (boisson de fille, c’est rose), on s’assoit et commençons à papoter entre nous. Enfin, c’est pas vrai, on papotait pas, on hurlait pour essayer de s’entendre. Ah oui parce que j’ai oublié de dire qu’ici les bars, c’est pas ambiance cosy, légère musique de fond, bruit des verres qui trinquent. Non, non, là c’est Rihanna mixée à LMFAO et Danza Kuduro pour se déhancher sur le dance-floor. La piste n’est d’ailleurs pas très grande mais en même temps, vu le peu de personnes qui dansent, pas besoin de 1000m2. Un jeune homme en veste de survêt bleu se déchaîne tout seul et je l’admire. Je l’admire d’avoir le courage de danser et de s’éclater tout seul sans avoir peur du jugement des gens. Brave homme.

Il finit par me donner envie de me lever aussi ! Disons qu’il y a soudain plus de monde, ce qui m’arrange pas mal… C’est quand je me décide enfin que 2 hommes s’approchent de nous, un grand Black et un asiat américain. Bien sûr que c’était de gros boulets, pas besoin de poser la question. Entre l’asiat qui m’a sorti son lexique anglais-français pour me montrer comment il savait trop bien dire « C’est bon marché » dans la langue de Molière et le Black avec Mathilde qui lui susurrait que l’Amérique l’aimait avec une haleine de nachos, on a été servie.

Seul échappatoire : le dance-floor pour shaker son booty baby. Ils ont fini par comprendre et partir. J’en retire quand même 2 choses positives : mon anglais n’est pas si pourrave et j’ai eu une bague en plastique clignotante en cadeau du monsieur bridé. La classe.

Le coréen est quand même très timide. Il va beau avoir te regarder toute la soirée, pas moyen qu’il t’approche. Sauf s’il est bourré comme les 2 vieux employés de bureau ou le joufflu en chasse. On a quand même continué à danser au sol… Oui parce que danser sur les tables comme les américaines, c’est pas notre passion. Surtout sur Gangnam Style.

Résultat de fin de soirée :

- Sociabilisation : en progrès.
- Déclaration d’amour en anglais : 1
- Salutations dans la rue : 6.

Allez, on recommence ce soir.


jeudi 11 octobre 2012

I want you to know, girly so groovy


Il est un endroit non-loin de notre université que l’on appelle La Place, tout simplement parce que s’en est une. On ne pourrait faire plus simple : un carré de béton, des gradins, un petit kiosque et un grand magasin juste en face. Y’a quelques éléments en plus comme des fontaines qui sortent du sol ou des sculptures contemporaines qui ressemblent à rien mais je voudrais pas faire ma belle.

Cette place est un lieu de passage quotidien et obligatoire. Il faut dire qu’il est rare qu’on s’y assoit sans que rien ne se passe.

Tout d’abord, elle est un lieu privilégié pour l’observation de la faune séoulienne. Les premiers dans la ligne de mire sont les ados qui shufflent de 19 à 23h sans que papa-maman ne disent rien. D’abord j’aime bien les regarder parce qu’ils dansent et que moi, si on danse (bien) devant moi, c’est un peu comme si on m’offrait une tartine de Nutella. Je suis très envieuse de leur flexibilité, leur rythme et leur souffle. Non parce que bon, j’ai essayé moi aussi le tournage-croisé de jambes-ça-fait-ressort-je-me-relève-comme-si-de-rien-n’était. Maintenant j’ai mal aux cuisses dès que je bouge. Après, ils sont marrants parce qu’ils sont le reflet de n’importe quel ado dans le monde : ils crient, ils crachent par terre, les filles font les belles qu’elles en peuvent plus, ils courent partout… C’est beau la jeunesse.

Il y a aussi des couples. Un peu trop à mon goût mais il n’est pas possible de les exterminer. Enfin, pas tout de suite. Comme je l’ai dit et redit, le couple est chiant parce que trop parfait. Du moins, sur cette place. Parce que dans la vraie vie, celle de quand tu rentres dans ta maison, c’est peut-être pas tous les jours bouquet de fleurs-tête callée sur l’épaule-j’époussette le banc avant que tu t’assois-mangeons des nouilles et du popcorn en nous regardant dans les yeux. En attendant, ils nous font chier à être amoureux et à transpirer le bonheur. Surtout quand on voit un jeune homme mignon comme tout, tout seul et qui soudain se fait rejoindre par une femme mi-thon, mi-veau. Transpirer l’amour de toute façon ça pue.

Il y a aussi (et heureusement pour ma santé mentale) toutes ces personnes lambda qui passent sans s’arrêter et que nous critiquons avec grand plaisir. C’est pas ma faute si j’ai lu quelque part que critiquer aide à oublier le stress… Y’a des vieux dégueulasses qui te regardent comme un morceau de beefsteak en période de crise, ces fameuses filles qui n’en sont pas vraiment, des enfants qui jouent, un chat qui porte un tshirt rasta…

Sur cette place, tous les mercredi, il y a un petit groupe de 2 jeunes hommes qui viennent installer guitare, tam-tam et xylophone pendant une heure en reprenant d'une voix suave (oh oui) des chansons coréennes que nous ne connaissons pas mais LALALA, c’est universel, ça va, on peut suivre. Figurez-vous que ces amateurs ont déjà des groupies. Elles sont toutes devant à chanter en chœur, à prendre des photos et à leur offrir des boissons. Et nous on est derrière dans l’ombre et on secoue la tête avec effarement et honte pour elles. Il y avait aussi un autre groupe mais depuis qu’on a décidé qu’un de ces soirs on devrait leur parler, ils n’ont plus réapparu. Bizarre.

C’est aussi sur cette place que j’ai vu l’Homme de Ma Vie. Travailleur en t-shirt vert fluo, les cuisses saillantes, les cheveux toujours bien en place, transpirant sous le dur labeur, je ne pouvais le louper. Bon, lui m’a complètement zappé mais on s’en fout, le coup de foudre ne peut pas toujours être réciproque, on n’est pas chez Jane Austen, merde ! C’est aussi ce soir-là que Mathilde vu l’Homme de Sa Vie, monsieur aux yeux aussi noir que son bonnet en laine, attendant on ne sait qui. Et puis ils sont partis. Et on les reverra jamais. Sauf si on est vraiment chez Jane Austen et que le destin en décide autrement.


Il se passe vraiment toujours quelque chose sur cette place, c'est fou.

dimanche 7 octobre 2012

OK, you got me going crazy...


Les gens sont fous.

Tout commença quand nous décidâmes samedi d’aller voir le festival de feux d’artifice sur les bords du fleuve Han. Mon correspondant m’avait prévenu, il y aurait au moins 1 million de personnes. « Hé, il serait pas un peu marseillais lui ? », me dis-je avec mon accent du sud-ouest. Nous arrivâmes 1h avant le susdit festival pour nous rendre compte avec consternation qu’en effet, 1/10ème de la population avait fait le déplacement. Bien alignés les uns à côté des autres, le cul sur des tapis de sol Pororo (la Dora l’Exploratrice coréenne. Sauf que lui, c’est un pingouin à lunettes), le kimbap à porté de main et l’appareil photo de paparazzi prêt à mitrailler. On se serait cru à Narbonne-Plage un 15 août. Sauf qu’il n’y avait pas la mer, les bikinis et les vendeurs de churros. J’ai mieux compris l’expression « être noir de monde » et non, c’est pas un mauvais jeu de mot parce qu’ils sont tous brun ici.

Psychologiquement prêt à trouver une place, nous arpentâmes plusieurs kilomètres de rives, de ponts et d’escaliers devant les yeux goguenards de ceux qui étaient déjà assis depuis 9h ce matin. Tellement de monde qu’à certains endroits, nous faisions corps avec nos voisins. « Il m’écrase le sein ! », s’exclama même une fille dont je tairai le nom parce qu’elle en a encore honte. « Pardon ! », fit le monsieur français en l’entendant (n.b : le pourcentage de chance que cet homme fut français était très mince. Et pourtant, il l’était bel et bien).

Nous finîmes par trouver bonheur après l’avoir cherché et nous pûmes regarder les feux d’artifice de ouf de 4 pays, accompagnés des « OHHHH », « AHHHH » et « CLAP CLAP CLAP » de nos voisins. Je vous raconte pas la marche vers le métro après les 2h du festival, c’était un peu comme j’imagine l’apocalypse : des milliers de survivants qui se traînent vers une terre promise, un paradis dont eux seuls ont entendus parler.

Bon, quand même, c’était bien. Mais les gens sont fous.

A peine remis de nos émotions, dimanche nous partîmes pour Gangnam, direction le Dream Concert avec les Super Junior, DBSK et les pouffes les SNSD. C’est encore une fois avec consternation que nous vîmes des milliers d’hommes et de femmes (et même d’enfants) parqués derrière des grilles, attendant que les vigiles veuillent bien les faire aller devant la scène un peu plus tard. « Ah bon mais il faut avoir un bracelet pour aller s’asseoir par terre dans la cage ? » bon ben tant pis, on suivra d’un peu plus loin, sur un trottoir là-bas, comme la gueuse et la manante que nous sommes.

Quand à 17h30 pile, les grilles s’ouvrirent, les fauves furent lâchés. Et là mes amis, je peux dire avec conviction que je n’avais jamais vu autant de cinglés courir en même temps. Le marathon de l’HP en somme. Pour ajouter au dramatique, je peux aussi parler des cris de bêtes et des gens qui tombent, qui n’ont pas le temps de se relever et qui se font piétiner. C’était le maillon faible, au revoir. N’ayant pas le sésame, nous sommes allés regarder le concert devant le grand écran, pensant échapper aux folles en furie, aux fangirls qui agitent leur lightstick comme si leur vie en dépendait et qui hurlent les fan chants en rythme (ou pas). Mais non. Même devant un écran, c’est pas si calme. Rien n’arrête une fan extrême.

Bon, quand même, c’était bien. Mais les gens sont fous.


samedi 6 octobre 2012

I asked her out, she said : "No way !"


Filles/Garçons : mode d’emploi.

Les couples m’énervent. Oui, je sais, j’ai déjà fait cette réflexion y’a pas si longtemps. Je ne viens pas ici pour radoter mais pour développer ce sujet épineux. Disons aussi que durant les dernières semaines, j’ai eu l’occasion de croiser des centaines, que dis-je, des milliers de couples qui ont fait gonfler ma jalousie ma haine et envie de taper furieusement cet article.

Très sincèrement, je trouve que les mecs sont quand même vachement plus beaux que les filles. Y’a quelques jolies femmes, hein, ne me faites pas dire que je vis dans un pays de moches et que je suis la seule potable, ça serait faux (ou presque). Mais disons que le pourcentage de « bof ouais ça va, elle est pas mal mais elle casse pas des briques non plus » est plus élevé chez les files que chez les garçons. Ce point de vue est tout à fait objectif, pas la peine de me contredire.

C’est donc avec effroi, consternation, stupeur, tremblement et jalousie folle que j’ai croisé pas moins de 3 couples très mal assortis. Mais alors VRAIMENT très mal assortis. Ca serait presque comme mélanger du bleu marine et du noir, impensable quoi. Parce que bon, que la fille soit banale encore… mais quand c’est un thon au bras d’un éphèbe, excusez-moi mais je m’insurge. Et là, tu te poses la question que normalement toutes les filles se sont au moins posé une fois dans leur vie : « Pourquoi elle et pas moi ??? ». Parce que bon, je veux dire, je sais que j’arrive pas au petit orteil de Miss Univers et que même en me présentant au concours de beauté de mon village j’aurais peu de chance de gagner mais QUAND MEME, JE NE SUIS PAS UN MONSTRE !! Donc quand je vois ces filles aux gros mollets vergeturés, qui s’habillent comme des sacs, qui ont des dents en mode raquette de ping-pong et des fentes à la place des yeux, oui, je crie au scandale intérieurement et je me pose des question. Et encore plus quand leurs copains (trop beaux mais genre TROP) les traitent comme des princesses. Alors je remets aussi en question la vue et les goûts de ces mecs. Parce que je veux bien que la beauté intérieure c’est ce qui compte. Mais au premier abord, ne me dites pas qu’on regarde l’âme, hein ! Donc soit ils sont aveugles, soit ils sont désespérés. Quelle tristesse, quel dommage !

Il y a aussi un phénomène qui court de par les rues de Séoul et que je n’ai pas encore saisi. Et je pense que je ne le saisirai jamais. Vous voilà curieux à mort alors je me lance. Il y a des filles qui ressemblent à des garçons. Mais pas qu’une ou deux par-ci par-là, hein, plein. Elles s’habillent comme eux, se coiffent comme eux, se comportent comme eux et comble du comble, aucune forme pour différencier du mâle ou de la femelle. Donc on se retrouve souvent dans le cas du bug intersidéral, des questions plein la tête , tendant l’oreille pour entendre une voix qui nous fera comprendre. Ou pas. Et des fois, ils/elles sont en bande, crachant et se remettant leurs courts cheveux en place. Ca me donnerait presque envie de leur acheter un petit nœud ou un vernis de princesse. Histoire qu’il n’y ait plus de malentendu.