Niveau vie sociale ici, c’est 0. Déjà à Toulouse ça fleurait
bon le 2 ou 3, alors imaginez dans une ville de 10 millions d’habitants bridés.
On croirait pas comme ça mais c’est pas si facile d’avoir des potes !
Surtout quand on est comme moi, un peu beaucoup coincée du bulbe et d’ailleurs…
L’amitié ou l’amour aussi, ça se déclenche pas comme ça là
TAC TAC. C’est pas pour rien que pour avoir 3 amies fidèles, il m’aura fallu 10
ans. Des gens qui ont l’air sympathiques et avenants, on en croise tout plein
partout mais comment les aborder ? Vous vous voyez aller les trouver dans le
métro ou dans la rue et dire : « Tu m’as l’air bien cool, toi !
Allez, viens, soyons bons camarades/sortons ensemble/faisons des bébés ! ».
Donc forcément, vie sociale : R.A.S.
Cette envie de socialiser nous a poussé hier à entrer dans
un bar de Sinchon, le quartier animé même quand il fait froid. Faut dire que le
mec qui nous a donné des coupons pour un verre gratos nous a bien décidé aussi.
Armée d’un gin tonic et d’une vodka-cramberry (boisson de fille, c’est rose),
on s’assoit et commençons à papoter entre nous. Enfin, c’est pas vrai, on
papotait pas, on hurlait pour essayer de s’entendre. Ah oui parce que j’ai
oublié de dire qu’ici les bars, c’est pas ambiance cosy, légère musique de
fond, bruit des verres qui trinquent. Non, non, là c’est Rihanna mixée à LMFAO
et Danza Kuduro pour se déhancher sur le dance-floor. La piste n’est d’ailleurs
pas très grande mais en même temps, vu le peu de personnes qui dansent, pas
besoin de 1000m2. Un jeune homme en veste de survêt bleu se déchaîne tout seul
et je l’admire. Je l’admire d’avoir le courage de danser et de s’éclater tout
seul sans avoir peur du jugement des gens. Brave homme.
Il finit par me donner envie de me lever aussi ! Disons
qu’il y a soudain plus de monde, ce qui m’arrange pas mal… C’est quand je me
décide enfin que 2 hommes s’approchent de nous, un grand Black et un asiat
américain. Bien sûr que c’était de gros boulets, pas besoin de poser la
question. Entre l’asiat qui m’a sorti son lexique anglais-français pour me
montrer comment il savait trop bien dire « C’est bon marché » dans la
langue de Molière et le Black avec Mathilde qui lui susurrait que l’Amérique l’aimait
avec une haleine de nachos, on a été servie.
Seul échappatoire : le dance-floor pour shaker son
booty baby. Ils ont fini par comprendre et partir. J’en retire quand même 2
choses positives : mon anglais n’est pas si pourrave et j’ai eu une bague
en plastique clignotante en cadeau du monsieur bridé. La classe.
Le coréen est quand même très timide. Il va beau avoir te
regarder toute la soirée, pas moyen qu’il t’approche. Sauf s’il est bourré comme
les 2 vieux employés de bureau ou le joufflu en chasse. On a quand même
continué à danser au sol… Oui parce que danser sur les tables comme les
américaines, c’est pas notre passion. Surtout sur Gangnam Style.
Résultat de fin de soirée :
- Sociabilisation : en progrès.
- Déclaration d’amour en anglais : 1
- Salutations dans la rue : 6.
Allez, on recommence ce soir.
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